Les couples de parents se séparent, de plus en plus nombreux, de plus en plus tôt dans leur histoire et leur parcours familial, avec de moins en moins d’inhibition face à la difficulté que rencontre l’enfant (ou la fratrie) dans ces moments de désunion.
L’argument qu’il est moins dévastateur pour l’enfant de connaître l’éclatement familial et des parents qui ne vivent plus ensemble que les mésententes et conflits incessants est d’une utilisation communément répandue. Mais la question du domicile principal ou partagé pour l’enfant se pose aujourd’hui différemment, le principe précédemment établi du temps de garde majoritaire confié à la mère étant remis en cause par les évolutions sociales, culturelles et juridiques, et par la revendication paternelle de reconnaissance et de responsabilité dans l’éducation au quotidien.
C’est au nom de « l’intérêt supérieur de l’enfant » que sont engagés les projets de société ; la loi du 4 mars 2002 relative à l’autorité parentale donne aux juges, à ce titre, la possibilité de décider pour l’enfant une résidence alternée chez ses parents séparés, moitié avec l’un et moitié avec l’autre.
Si l’apparence d’équité ou de symétrie des rôles maternels et paternels éducatifs et la demande respectable de lien affectif invite à l’approbation de ce dispositif, elle en masque les réels enjeux dont les enfants seraient, faute d’explications, les victimes.
Le choix de la résidence alternée, loin de favoriser le développement psychologique équilibré de l’enfant, ferait-il de celui-ci le prisonnier des intérêts particuliers et des positions narcissiques de ses parents ?
Des facteurs comme l’âge, la fratrie, la conception partagée des parents, les styles éducatifs, les recompositions familiales dans l’un ou les deux foyers … dessinent de fait des situations cliniques familiales très différentes.
Comment les enfants vivent-ils cette résidence alternée ? Quelles en sont les conséquences psychiques et affectives sur le développement et la construction de la personnalité ?
Evolutions culturelles et sociales du concept de parentalité, représentations de la famille et développements juridiques récents, fonctionnement psychologique familial, enjeux cliniques et psychiques pour les enfants, le programme de cette journée de réflexion en abordera les grandes lignes, dans le souci constant de l’interrogation, de la problématique, avec comme objectif le principe du contradictoire, intelligent et argumenté.
Cette journée sera prolongée par celle organisée en octobre prochain par la WAIMH francophone (association internationale pour la santé mentale du bébé).