Cette session a eu lieu le lundi 08 juin 2015
Lieu : Espace Reuilly
Les désordres comportementaux de l’enfant représentent un des motifs les plus fréquents de plaintes et d’inquiétude des familles ou des professionnels en milieu éducatif. L’agitation, l’impulsivité, l’inattention et les transgressions sont de plus en plus évoquées, parfois même dès la toute petite enfance.
Les demandes de consultation (dans les services médico-psychologiques, les établissements sanitaires, auprès des psychologues de l’enfance et des professionnels de santé du secteur libéral) concernant les troubles de comportement se sont multipliées ces dernières années. L’ampleur du phénomène s’observe dans la plupart des pays et des cultures. Elle témoigne, semble-t-il, d’une évolution fondamentale des repères et des valeurs familiales et sociales, avec un enfant, notamment dans les pays développés, devenu plus rare. Investi de promesses et de réalisations par procuration, il constitue souvent la cible de regards très valorisants qui, par le fait même, le transforment en un objet plutôt défectueux à réparer par tous les moyens, dont ceux d’illusions scientifiques à la mode.
La confusion règne dans les classifications, les modèles catégoriels et l’étiologie multifactorielle : les tentatives de consensus échouent souvent devant la diversité des variables psychologiques et médicales en jeu, devant la complexité de la symptomatologie et la confrontation des approches théoriques et cliniques. Le terme d’hyperactivité s’est banalisé et les parents ou les éducateurs l’évoquent spontanément à propos des expressions comportementales de l’enfant. Au point d’évoquer dans les medias une « épidémie » et de provoquer des mouvements contraires où l’on crie « pitié pour l’élève turbulent » (New York Times 2013, Le Monde 2013). Les évaluations approximatives ou à l’inverse surdimensionnées, la multiplication d’intervenants « spécialistes », les prescriptions précipitées de psychotropes ou de programmes de rééducation aux fondements aussi divers que la régulation des émotions ou l’intégration sensorielle se développent partout.
Entre TDAH et troubles du comportement et des conduites, entre approche dite globale et évaluation spécifique, entre problématique psychique et dysfonctionnement neuro-cérébral, nos positions et nos pratiques professionnelles tâtonnent et parfois se raidissent... Comment aujourd’hui articuler nos interventions, coopérer et penser l’accompagnement éclairé des enfants et de leurs parents?
La matinée sera consacrée aux réflexions sur les évaluations, les approches cliniques et diagnostiques, ainsi que sur les représentations sociales des troubles du comportement. Les interventions de l’après-midi se centreront sur les pratiques cliniques, les dispositifs et les réponses thérapeutiques et psychopédagogiques (comme les ITEP) pour prendre en charge les enfants difficiles et turbulents ou accompagner leur développement.
Cette journée de formation professionnelle s’adresse prioritairement aux psychologues, aux pédopsychiatres et aux professionnels du soin, de la santé et de l’éducation de l’enfant.
Frais d’inscription :